Le contexte national
En 1788, à la veille du déclenchement de la Révolution, la situation économique et financière de la France est catastrophique : le remboursement de la dette publique engloutit la moitié des recettes de l’état. Le pouvoir royal se trouve dans une impasse : il ne peut en effet se permettre de prélever de nouvelles taxes sur les plus pauvres (les gens du Tiers-état, dans leur écrasante majorité des paysans) déjà surchargés d’impôts alors que les plus riches (nobles et membres du clergé) en sont pratiquement exempts.
C’est dans ce contexte très difficile et dans l’espoir de trouver une solution à l’inextricable problème financier que LOUIS XVI accepte à la fin de 1788 de convoquer les Etats-Généraux (assemblée composée de représentants des trois ordres du royaume) pour le 1er mai 1789.
La tradition veut qu’à cette occasion soient rédigés des cahiers de doléances dans lesquels, dans chaque paroisse, les représentants de chaque ordre font part au souverain de leurs plaintes ainsi que de leurs propositions de réformes. Ces innombrables cahiers sont ensuite synthétisés au niveau des différents échelons administratifs pour ne former que quelques exemplaires (censés être représentatifs) adressés au souverain.
L’assemblée qui élabore le cahier de notre commune se réunit à DAMPIERRE-SUR-LE-DOUBS le 16 mars 1789. Elle ne regroupe que les deux tiers des habitants : ceux dépendants de la seigneurie de DAMPIERRE, donc du Roi. L’autre tiers, relevant de la Principauté de MONTBELIARD qui ne fait alors pas partie de la France, n’est pas concerné.
Les participants, au nombre de 22, sont les suivants : Ils se réunissent sous la présidence de Maître MARAIN Joseph, notaire royal à VILLARS-SOUS-ECOT. Le greffier est Jacques BARRET de DAMPIERRE. |
Ces documents sont souvent stéréotypés : les cahiers rédigés par un même notaire ont en général le même plan et présentent des considérations identiques. Ils donnent tout de même une idée assez précise des revendications de nos ancêtres, tant face au pouvoir royal que face au pouvoir local du seigneur.
Ces dernières demandes sont fondamentales : leur application aura pour conséquences immédiates la fin de l’absolutisme (tous les pouvoirs sont concentrés dans les mains d’une même personne) et l’apparition d’une société fondée sur l’égalité. |
D’autres revendications
Les gens réclament de profondes transformations de la société mais n’en demeurent pas moins très respectueux à l’égard du souverain “qu’ils supplient humblement d’écouter leurs demandes et de faire cesser leurs gémissements”.
Source : Archives Départementales du Doubs - Baillage de Baume