A la fin du Moyen-âge, la vigne était très présente en Franche-Comté. Cette implantation massive s’explique par l’indigence des moyens de transport et le caractère autarcique de l’économie : chaque exploitant était dans l’obligation de produire son propre vin s’il voulait en consommer. Par ailleurs, le surplus de production pouvait servir d’appoint aux revenus agricoles.
On récoltait des raisins blancs (blancs lausannois, melons…) et des raisins rouges (gamay par exemple). La région n’étant pas propice à la viticulture, les vins étaient de mauvaise qualité et devaient être consommés dans l’année.
A la fin du XVème siècle, cette culture prit une telle extension qu’elle empiéta sur des surfaces susceptibles d’être plantées de céréales (le pain est l’aliment de base). Cette situation amena le roi LOUIS XV à tenter de limiter l’aire viticole.
Dans notre localité, des lieux-dits (les Vignes de la Côte, Sous les Vignes, les Vignes des Grands Champs) nous indiquent la présence ancienne de cette culture implantée sur des versants bien exposés. Les noms étant les mêmes aujourd’hui, il est aisé de localiser son aire d’extension sur le plan.
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Le plus gros exploitant en ce domaine était François Garnichey avec 16 ouvrées (soit environ 68 ares).
Une partie de la production était destinée à la consommation personnelle ; une autre fraction était vendue au curé de Dampierre comme vin de messe. La part la plus importante provenait des exploitants dépendant du prince de Würtemberg ; elle était vendue aux cabaretiers de Montbéliard.
Ces ventes étaient contrôlées étroitement par le seigneur qui jouissait du droit de "Banvin" lui octroyant le monopole de l’écoulement du vin pendant une certaine période après la vendange. Par ailleurs il percevait une taxe sur ces transactions.
Les vignes devaient être gardées jour et nuit contre les maraudeurs et les vols d’échalas ou de ceps. Le garde devait aussi empêcher le grappillage avant les vendanges ainsi que les mélanges de raisin de différentes qualités ou origines. Il était payé par les propriétaires en fonction du nombre de plants.
Les cabaretiers ne respectaient pas toujours les règlements très stricts concernant l’exercice de leur profession. Cela leur valait les plaintes fréquentes des ecclésiastiques, soucieux de faire respecter l’ordre moral.
Aujourd’hui, et depuis bien longtemps déjà, en raison de la crise du phylloxéra qui ravagea les vignobles dans les années 1870 et grâce à la multiplication des moyens de transport de plus en plus rapides, cette culture, peu adaptée à nos sols et à notre climat, a totalement disparu de notre environnement.
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